Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/178

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ville d’Oran et avec la mer. Ce fut pour réaliser ce projet que le général d’Arlanges se dirigea, suivi de 3,000 hommes et de 8 pièces d’artillerie, vers l’embouchure de la Tafna, qu’il atteignit après avoir vigoureusement repoussé Abd-el-Kader dans une rencontre glorieuse. Les travaux commencèrent. Mais les Arabes bloquaient la garnison de Tlemsen : il devenait urgent d’aller la secourir et la ravitailler. Le général d’Arlanges s’étant avancé avec 1500 hommes pour reconnaître d’abord l’ennemi, se trouva tout-à-coup assailli à deux lieues du camp par près de 10,000 hommes, Arabes et Marocains. Bien qu’inégale, la lutte fut acharnée. Pressés de tous côtés par les Arabes, qui, furieux, rugissants, venaient les saisir corps-à-corps, les Français déployèrent un rare courage, jonchèrent la terre de morts, et parvinrent à regagner leur camp, sous la conduite du colonel Combes, le général d’Arlanges ayant été blessé.

La situation était critique le camp se trouvait enveloppé d’ennemis ; la tempête régnait sur la côte et empêchait les arrivages ; le général Rapatel, qui remplaçait momentanément le maréchal Clauzel à Alger, était trop faible et trop menacé lui-même pour envoyer du secours… Avertie à temps, la France n’oublia point ses enfants en péril ; et, tandis que le colonel de La Rue était chargé par M. Thiers d’aller demander satisfaction à l’empereur de Maroc, 4,500 hommes parurent sur la plage de la Tafna, commandés par le général Bugeaud.

La vengeance fut prompte et foudroyante. Le général Bugeaud avait successivement visité Oran,