Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/356

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de complot suivi d’actes pour en préparer l’exécution », était frappé de la peine de la déportation.

Quant aux moyens mis en œuvre pour obtenir de Vallantin des révélations et des aveux, est-il vrai qu’une somme de huit à dix mille francs lui lut promise ? C’est ce qu’il a armé dans une lettre écrite de sa main, et qui est là sous nos yeux.

Quoi qu’il en soit, au moment où nous écrivons, Hubert se meurt ; Steuble est mort, s’étant coupé la gorge avec un rasoir dans son cachot ; Mlle Grouvelle est folle ; Vincent Giraud se trouve libre, mais il est sorti de prison avec des cheveux blancs.

Un mois environ après les débats du procès Hubert, qui montraient d’une manière si terrible de quelles haines la monarchie en France était entourée, le couronnement de la reine Victoria vint ouvrir carrière aux démonstrations du loyalisme anglais.

Le Cabinet des Tuileries avait cru devoir choisir pour ambassadeur extraordinaire à Londres le maréchal Soult : choix convenable, s’il en faut juger par l’événement.

Et toutefois, l’arrivée du maréchal en Angleterre fut d’abord accueillie par des attaques non-seulement inhospitalières mais injustes. Le Quaterly-Review avait donné le signal : les journaux de l’aristocratie britannique n’eurent pas honte de répéter ce cri d’une rancune sans élévation et d’une immortelle jalousie. On contestait au vieux soldat la victoire de Toulouse, sa gloire incontestable ; on racontait, avec un orgueil grossier, qu’à Waterloo, le repas préparé pour lui avait été mangé par le duc de Wellington. Mais la réaction vint, prompte, éclatante,