Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/418

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Il existait alors à Paris une société secrète dont l’origine remontait au mois de juillet 1834. Frappés des inconvénients qui étaient résultés, pour la Société des Droits de l’Homme, de la publicité de son existence, quelques républicains avaient résolu en 1834 de former une société nouvelle, ayant un caractère presqu’exclusivement militaire et dont les chefs devaient rester inconnus jusqu’au jour du combat. La fraction type de l’association, réduite à six membres, reçut le nom de famille. Cinq ou six familles, réunies sous un même chef, formèrent une section, et deux ou trois sections un quartier. Les chefs de quartier relevaient de l’agent révolutionnaire, membre du Comité mystérieux qui planait sur l’association. On avait des dépôts de munitions et elles étaient d’avance distribuées : mauvais système ! car il avait pour effet non-seulement de donner lieu à des confidences dangereuses, mais encore d’enflammer chez les conspirateurs des espérances de combat qui, venant à languir, laissaient l’association sans but et tendaient à la dissoudre. Et cependant elle eut d’abord d’assez rapides développements. Dans les premiers mois de 1836, elle comptait 1200 hommes, et entretenait dans deux régiments en garnison à Paris de sérieuses intelligences. On était impatient d’agir : on se mit à fabriquer de la poudre. Mais l’éveil fut donné à la police ; des visites domiciliaires amenèrent la découverte d’ mportants secrets et l’arrestation des chefs : après un essai d’insurrection manqué la société se désorganisa.

De 1836 à 1837 l’œuvre fut reprise par la base. La Société des Familles se transforma sous le nom de