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ORGANISATION

ces ménagements, ce n’est pas seulement le désir de transiger avec des répugnances trop nombreuses et des préjugés trop profondément enracinés ; c’est plus et mieux que cela. Réformer la société, sans la bouleverser : donner aux intérêts une direction plus féconde et plus tutélaire, sans ébranler avec une impatience sauvage les existences fondées même sur les abus qu’on cherche à détruire ; préparer l’avenir, en un mot, sans rompre violemment avec tout le passé… est-ce un calcul seulement ? Non ; c’est un devoir.

« Il manque à la critique de M. Louis Blanc une chose essentielle, et sans laquelle elle est en quelque sorte privée d’appui ; nous voulons parler de la détermination des faits auxquels on doit rapporter la concurrence ; car cette concurrence anarchique, si justement condamnée par M. Louis Blanc, pour les déplorables conséquences qu’elle engendre, est d’abord un effet avant d’être une cause. Or, n’est-il pas de toute nécessité, si l’on veut arriver à des conclusions rigoureuses, de déterminer l’ordre de faits auquel la concurrence doit être rapportée ? Eh bien ! c’est ce que M. Louis Blanc a complètement oublié de faire.

« Nous lisons bien cette phrase au milieu de son article : De l’individualisme, ai-je dit, sort la concurrence. Mais nous avons vainement cherché dans tout le cours de l’article un passage seulement où M. Louis Blanc eût pris la peine de faire la théorie de la génération de la concurrence par l’indivi-