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DU TRAVAIL.

cial, que toute chose soit tentée, bonne ou mauvaise ; que toutes les sphères soient envahies, qu’elles puissent ou non contenir ceux qui s’y précipitent. La concurrence est un régime de hasard ; elle pousse naturellement à une production aveugle ; elle encourage l’imprévoyance ; elle absout d’avance toutes les témérités ; fille de l’individualisme, elle est mère de l’esprit d’aventure. Faut-il s’étonner si, sous son empire, se sont produites tant de conceptions folles, et si, dans le mouvement désordonné qu’elle imprime à l’activité de chacun, tant d’industries ont été essayées qui ne devaient pas l’être ? Voilà le mal, et voilà ce qui a fait d’un système de douanes une nécessité véritable. Une fois l’édifice bâti, alors même qu’il l’aurait été follement, il faut bien le soutenir pour qu’il n’écrase personne sous ses ruines !

L’intervention de l’État, par le moyen des douanes, des prohibitions, des tarifs, serait-elle nécessaire, si cette intervention s’exerçait à priori par le moyen d’un régime industriel sagement et vigoureusement organisé ? Il est clair que non.

Qu’on se place, par exemple, au centre du système que nous avons proposé : le problème des douanes reçoit à l’instant une solution aussi simple que féconde. En effet, introduire dans le travail le principe d’association, établir entre toutes