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ORGANISATION

rable de l’intérêt général, il perd tout ce qu’il a aujourd’hui d’odieux et d’antisocial, sans rien perdre de ce qu’il a d’énergique.

D’un autre côté, plus d’obstacles, dans ce système, au développement moral et intellectuel du travailleur, quel qu’il soit ; car toute découverte scientifique qui n’amène pas dans l’atelier social un surcroît de bénéfice, y amène un surcroît de repos, et vient offrir au travailleur le loisir de cultiver son intelligence. Il serait superflu de faire observer que, dans un régime qui assure et agrandit de jour en jour l’existence du travailleur, père de famille, il n’y aurait plus lieu à ensevelir vivantes, dans une manufacture, de pauvres créatures de sept ou huit ans qui ont besoin d’air, de mouvement et de liberté. L’atelier alors ne ferait plus, comme aujourd’hui, fermer l’école !

Ceci nous conduit à examiner une autre objection que voici :

« Vous voulez, d’une part, diminuer pour l’ouvrier le temps du travail ; de l’autre élargir le cercle des jouissances. Ces deux résultats paraissent contradictoires. Le travail du peuple diminuant, les bénéfices généraux ne sauraient augmenter. »

C’est une erreur. Même en admettant que l’ouvrier travaillât seulement sept heures par jour, la somme des bénéfices à répartir se trouverait considérablement accrue :