trouvent et notent tous les cris du cœur de l’homme. Montesquieu scrute les institutions des empires, invente la critique des sociétés et formule la politique ; Rousseau la passionne, Fénelon la sanctifie, Mirabeau l’incarne et la pose sur la tribune. De ce jour, les gouvernements rationnels sont découverts, la raison publique a son organe légal, et la liberté marche au pas des idées, à la lumière de la discussion. Mœurs, civilisation, richesse, influence, gouvernement, la France doit à tous ces hommes ; nos enfants devront tout peut-être à ceux qui viendront après eux. Le patrimoine éternel et inépuisable de la France, c’est son intelligence ; en en livrant la généreuse part à l’humanité, en s’en réservant à elle-même cette part glorieuse, qui fait son caractère entre tous les peuples, le moment n’était-il pas venu d’en constituer en propriété personnelle cette part utile qui fait la dignité des lettres, l’indépendance de l’écrivain, le patrimoine de la famille et la rétribution de l’État ? »
Ah ! Monsieur, lorsque vous laissiez tomber ces mots de votre plume, est-ce qu’aucune voix n’a murmuré dans votre cœur, vous avertissant que vous vous égariez ? Quand il s’agit d’apprécier l’importance des hommes de génie, vous en faites des demi-dieux ; et quand il s’agit de régler leur sort, vous en faites des brocanteurs ! Votre admiration les élève jusqu’au ciel, et votre système