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ORGANISATION

une troisième. Là-dessus, grand bruit. La loi avait été violée, cette loi protectrice qui n’admet pas les coalitions, afin d’empêcher l’oppression du plus faible par le plus fort ! Comment ! La loi défend à celui qui a cent mille francs de se liguer avec celui qui en a cent mille contre celui qui en a tout autant, parce que ce serait consacrer l’inévitable ruine du dernier, et la même loi permet au possesseur de deux cent mille francs de lutter contre celui qui n’en a que cent mille ! Mais quelle est donc la différence du second cas au premier ? Ici et là, n’est-ce pas toujours un capital plus gros luttant contre un capital moindre ? N’est-ce pas toujours le fort luttant contre le faible ? N’est-ce pas toujours un combat odieux, par cela seul qu’il est inégal ? Un des avocats plaidant dans cette cause célèbre a dit : « il est permis à chacun de se ruiner pour ruiner autrui. » il disait vrai dans l’état présent des choses, et on a trouvé cela tout simple. Il est permis à chacun de se ruiner pour ruiner autrui !

Que prétendent et qu’espèrent les publicistes du régime actuel, lorsqu’à demi convaincus de l’imminence du péril, ils s’écrient, comme faisaient dernièrement le constitutionnel et le courrier français :

« Le seul remède est d’aller jusqu’au bout dans ce système ; de détruire tout ce qui s’oppose à son entier développement ; de compléter enfin la liberté