Page:Blanc de Saint-Bonnet - De la légitimité.djvu/33

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9 DE NOS REVERS. ni. Causes morales de nos revers. Quel homme de cœur refuserait de confesser l’origine de non revers? Ne pas avouer que nous sommes punis, ne point attribuer nos malheurs à des causes morales, mais à des faits accidentels, ce serait, à l’heure où nous sommes, se montrer traître à son pays. Le plus ancien livre du monde dit que l’orgueil est le principe de la ruine, que l’humiliation suivra la suffisance, et que celui qui s’enfle dans son cceur prend le chemin de l’infortune et de la confusion. Cette vérité acquiert une évidence redoutable lorsqu’il s’agit d’un peuple dont les pensées s’élèvent contre Dieu. Notre chute provient du scepticisme. La corruption des idées a entraîné la corruption des mœurs, et celle-ci une sorte de décomposition de l’homme. Nous connaissons tant de malheurs pour nous être livrés sans mesure à l’ingratitude. Notre faute rappelle en quelque sorte celle d’Eve méfiance envers Dieu, crédulité à l’égard du serpent.. D’ailleurs, quitter le christianisme pour se donner à des sottises Tomber des sources du génie pour courir vers des apparences ou suivre des idées dont t on n’a saisi que les mots î Le péché de la France est de s’être éloignée de Dieu. Mais le péché de la nation n’a été que la conséquence du péché des individus. Dieu n’a été chassé de la cité et de ses lois, qu’après avoir été banni de nos pensées, qu’après avoir été renvoyé de nos cœurs. C’est pour s’ouvrir au moi et aux voluptés de la terre qu’on a écarté Dieu. Les hommes se sont aimés eux-mêmes et leur orgueil, joint à l’envie et aux dérèglements, a établi le règne de la Révolution. Mais l’homme succombe sous le joug de l’homme. En péchant contre le Créateur, il a péché contre lui-même, il a perdu ses droits, son repos, son bonheur; tout un peuple a perdu sa gloire.