Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/111

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rer  ? et qui ne les a vus recommencer sans cesse ? Ne croyons pas que l’homme soit tout fait ! Un peu de bien-être le perd, un travail assidu l’élève. Presque tous ont besoin d’être à tout instant rappelés par la forte question de la vie. Examinez-les bien : ce ne sont que des commencements d’hommes.

En général, il faut que les hommes arrivent par une route saturée de travail à une existence où puisse entrer quelque loisir. Encore en reste-t-il peu qui sachent soutenir cette position dangereuse. Le luxe fait vite crouler ce qu’ont édifié plusieurs générations dans une race d’âmes. Il faut plus de vertus pour conserver une fortune que pour la recueillir : la force qui l’a constituée suffit rarement pour la porter. Quand elle parvient à y suffire, elle est le commencement d’une bonne famille. Les familles sont des dynasties de vertus ; tout redescend dès que ce sceptre leur échappe.

Il faut que les rênes de l’effort tiennent constamment la tête haute à l’homme. Aussitôt qu’elles flottent, la volonté retombe et l’orgueil croît