Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/113

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nous une plus haute idée ! et de toute mon âme, de tout mon cœur, je veux lui en dire : merci !


La faim fait sortir l’homme de son germe ; le travail fait croître sa tige ; et la douleur, retirant tout sol rapporté, lui rend ses propres racines. Dans l’Infini seulement, on verra ce que vaut la faim. Mais la faim ne maintient pas seulement l’âme dans la position naturelle du créé ; le travail n’habitue pas seulement le cœur à sortir peu à peu de lui-même, afin de se donner bientôt par amour, créant ainsi dans toute l’humanité une liberté vraie ; il sait encore, dispensant la douleur avec art, fonder pour les divers états des âmes les différentes situations de la vie.