Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/118

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luxure, l’avarice, l’envie, la gourmandise, la colère, la paresse ? Par quel prodige les choses se trouvent-elles en corrélation avec les états de notre âme ?

Arrivant en ce monde pour y grandir à l’aide de toutes ses épreuves, elle a besoin d’y rencontrer une occasion pour chacune d’elles. Notre égoïsme ayant plusieurs degrés, et de là plusieurs caractères, suivant la manière dont il se met à s’aimer, il faut que sur chacun de ces degrés notre être passe par l’épreuve. C’est pourquoi nos péchés sont énormes, car ils dénotent tous un arrêt dans le cœur. Chacun d’eux présente un obstacle prévu, et l’on sait que notre âme s’arrête au point où elle commence à s’aimer : eh bien ! c’est en vue de ce point que sa position lui est donnée dans la vie. Pour prendre son vol vers l’Infini, elle rompra l’attache par où se fixait l’égoïsme !

Dieu a rendu la vie accessible à toutes les âmes. L’égalité ne se fût mise qu’à la portée d’une seule. Dans leur développement, les unes se seraient élevées au-dessus, les autres seraient