Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/120

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liberté morale n’est qu’en germe, il se condensera ; où elle étend ses ailes, il se raréfiera. La peine sait se retirer ou s’accumuler où il le faut. Et il n’est pas jusqu’à la triste phalange de ces hommes que notre loi condamne aux travaux forcés, dont les volontés, aux prises avec de plus lourdes peines, ne reçoivent le traitement qui leur est devenu nécessaire. Car leur paresse et leur orgueil les ont conduits presque à l’état des brutes.

Ici, pour tirer la volonté de son rude égoïsme, on ajoute la force : le dernier levier est en œuvre ! Les hommes qui, parmi nous, ne sont point encore abordables à la justice, rendent donc nécessaire à leur égard ce traitement de l’esclave, que réclama, il faut le croire, l’état des foules pendant quatre mille ans. Ô liberté ! que tes commencements sont pénibles ! Dieu seul possédait le principe et les fins..... Il a donné ce qu’il pouvait donner à une substance finie ! Peut-on oublier ces mots de saint Paul : « Dieu, qui est le père des esprits, les châtie pour leur bien, afin de les rendre un jour participants de sa sainteté. »