Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/15

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possession des biens, vit dans la pensée continuelle de se les voir ravir. Les hommes se sont créé un véritable enfer en ce monde[1]. »


Les sentiments humains ont baissé ; car on ne saurait prendre pour une vraie tendresse ou pour un sentiment à la hauteur de l’âme l’inclination qu’ont aujourd’hui les mères à gâter leurs enfants. C’est la noblesse des affections qui en fait la valeur, et, loin d’exclure la tendresse ou la sympathie, c’est elle qui les tient au niveau du cœur. Aussi, qui ne remarque à la fois l’abaissement de l’autorité paternelle, le relâchement de l’éducation, le luxe chez les femmes, l’insubordination chez les enfants et le malaise de tant de cœurs à la poursuite, non plus de l’affection, mais des plus pauvres jouissances ? Plus de vertus de famille, dès lors, plus de bonheur ni d’avenir. La génération qui arrive est sur le seuil de l’affliction et des calamités.

Jusqu’à nos jours, la famille trouvait son bonheur en elle-même et la difficulté des communications

  1. Discours du prince de Liechtenstein sur la Question sociale, au Congrès des catholiques autrichiens, à Vienne, 3 mai 1877.