Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/151

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Seulement, il en est parmi nous qui dès l’enfance ont été séduits par les arts, et ils ont demandé leur pain le reste de leur vie. Leurs joies aspiraient au Ciel, et ils n’ont pas quitté la terre ! Pauvres âmes..... mais que l’Infini est beau ! Paix, paix sur la terre aux hommes qui ont rêvé la beauté ! Qu’aucune honte n’atteigne l’homme ébloui par les Cieux !

Le rapport établi entre la nature de la douleur et les divers états des âmes produit les positions touchantes de la vie. Que d’ingénieuses douleurs préparées au génie trop altier, au poète toujours ravi, au cœur vertueux qui s’exalte ; puis à la mère trop tendre, à la fille trop crédule, ou au jeune homme trop ardent !

Et quelle douleur aux doigts divins pour toucher au cœur extasié des saints ! Mais de quelles souffrances est visité celui dont la pensée ne peut se détacher d’un Dieu qui souffre les dédains ou l’indifférence des hommes. Et pour l’âme qui s’ouvre au sentiment de l’Infini, que d’ineffables émotions s’éveillent pendant le silence des nuits, au murmure lointain des vents, en présence de