Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/169

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aussitôt en amour. Souvent l’homme s’abandonne à un médecin dont il ignore l’aptitude, et il pourrait penser ici que Dieu ne sait point traiter ce qu’il a de plus cher ! La puissance et l’amour sont de toute éternité unies ; dans le temps seul est la division du travail. S’il n’en était pas ainsi dans l’Infini de ces deux énergies, comment les Personnes divines trouveraient-elles leur unité vivante au sein de leur Trinité adorable ?

Déjà on a pu remarquer que la vertu qu’on a le plus cultivée reste souvent sans récompense. Il y a bien encore autre chose ! la vertu qui fit le plus haut mérite de l’âme est souvent celle qui a paru succomber. Vous êtes bon, et c’est bien parce que vous l’êtes, qu’autour de vous tous les motifs d’impatience à profusion seront semés. Cette bonté naturelle deviendra une bonté acquise et toute surnaturelle. Vous êtes chaste, et c’est bien parce que vous l’êtes que, dans l’existence qui vous est faite, cette vertu atteindra une abnégation que vous ne prévoyez pas encore. Vous êtes humble, et c’est parce que vous l’êtes que, dans le cours de votre vie, cette vertu sera arrosée