Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/170

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d’épreuves que l’orgueilleux ignorera, car il ne pourrait les porter.

Êtes-vous bienfaisant, Dieu voudra, de sa main généreuse, faire produire tous ses fruits à votre bienfaisance. Êtes-vous doux et soumis, sa grâce vous demandera tout ce qu’elle peut espérer de votre douceur. Il faut vous y attendre, Dieu prendra en tout les plus grands soins de votre gloire. Enfin, pour redescendre par le même côté de l’âme, vous saurez que, si déjà votre cœur possède la douceur de l’époux, vous resterez probablement sans compagne ; si votre jeune sein porte déjà l’intime tendresse d’un père, vous n’aurez peut-être pas d’enfants..... la douleur ira aussi loin que vous ! Ou la vie embrigade toutes nos âmes pour la sainteté, ou elle n’est rien.....

Âmes trop attendries, cherchez donc en Dieu un refuge, car souvent la douleur ne quittera pas plus l’homme que son ombre. Qu’il réussisse à recueillir son pain, la faim le prendra par l’esprit : soif de l’honneur ou soif du beau. Une seule des deux a fait mourir bien des hommes !