Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/177

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ceux dont tant d’amour n’a pu obtenir un regard.

Aussi, sur la nature de la souffrance et sur celle du véritable amour, le mot a été prononcé : « Se renoncer et porter sa croix. » Or, comme une telle puissance ne saurait évidemment venir de la nature, qui ne peut aller contre elle-même, il faut l’attendre de l’Esprit-Saint. Et c’est lui-même qui nous dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes chargés, je vous soulagerai » ; ajoutant : « Ne craignez rien, je suis avec vous ! » Prions-le donc de nous soulever jusqu’à Lui ! Aussi sainte Thérèse, parce qu’elle était peut-être plus près du Ciel que de la terre, répétait : « Ou souffrir ou mourir. »

Évidemment, la grâce seule, ajoutant ici Dieu à l’homme, peut mettre notre volonté à la hauteur des vues de l’Infini, à la hauteur du bon plaisir d’En Haut, qui est de nous diviniser. Issue du mouvement de l’Infini lui-même, la grâce seule apporte à l’homme l’héroïsme nécessaire pour renoncer à sa volonté actuelle, au point de dire à Dieu : Que votre volonté se fasse et non la