Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/178

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mienne ! Elle peut seule le rendre comme un agneau plein de douceur, se prêtant aux opérations de la main divine, se donnant comme une victime de l’adorable volonté, voulant se laisser immoler, tombant en agonie, consentant ici à « perdre son âme » pour la retrouver dans la vie éternelle.


De l’Être qui nous crée nous ne pouvons recevoir que des dons. Tout ce qui nous arrive vient de la part de Celui qui nous prend au néant pour nous élever au comble des biens ; de Celui qui nous crie : « Et quand les mères oublieraient le fruit de leurs entrailles, Moi, je ne vous oublierai pas ! » Les douleurs n’ont qu’un temps. Ne voit-on pas la plus violente tout à coup s’évanouir dans une joie, celle de la mère au premier cri du nouveau-né ?

Peut-être que Tobie, réduit en servitude, a demandé à l’ange de lui expliquer le mystère de ses douleurs. Mais voici l’instruction que lui a donnée l’ange : Parce que tu es bien vu de Dieu, il est nécessaire que tu sois éprouvé dans le creuset des tribulations. Tu as pratiqué les bonnes