Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/180

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Apaise donc ton tourment, ô mon âme, et vois s’il est une reconnaissance qui puisse égaler un amour éternel. Abîme-toi dans la joie de cette reconnaissance, et dis : Il m’aime trop, je ne suis plus à moi.


Douleur qui purifies, douleur qui mènes à l’abandon, si tu es profonde, tu es la racine avec laquelle je me prolonge au sein de l’élément vivant. Ta flamme m’ouvre un sentier à travers les merveilles divines ! Traversons les ardents labyrinthes, emporte-moi jusqu’aux vraies sources de l’amour. Va ! puisque je suis né !! Je sens que tu fais en moi un passage à la main qui me crée. Sainte douleur, quoi ! si peu..... et de la sorte m’approcher du Cœur ineffable ! Je veux être avec toi, je te suis, je t’admire, ô douleur, nous ne nous séparâmes jamais.... Tu es mon émotion et ma force, mon trouble, mais toute mon espérance..... et c’est toi qui m’a donné mes larmes !

Un pécheur disait de nos jours en mourant : Il me reste d’avoir pleuré.....