Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/196

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pourquoi te troublerais-tu ! Douter de la valeur de l’être, n’est-ce pas oublier l’Infini ?..... Peut-on se considérer sans respect, peut-on se considérer sans amour ? peut-on se faire un jeu du présent radieux de la vie ? L’existence pousse un cri qui efface tout, qui ravit tout, le cri de : Confiance !!..... « Tu es, dit Gœthe un jour, tiens-toi heureux de cette idée ! »

Oh ! si nous connaissions le don de Dieu ! Toi qui viens du néant, espères-tu mesurer un tel don ? Iras-tu par hasard te refuser au Créateur ? On vient de t’admettre dans le cercle auguste de l’être, l’Infini t’a choisi comme un marbre de prix, et tu ne désirerais pas ardemment entrer dans son merveilleux édifice ? Alors voudrais-tu te montrer indigne de Celui qui t’a jugé capable de porter le don sacré ? Allons ! ne sois plus triste, ô mon âme, et pourquoi te troublerais-tu ?

Entre en hâte dans les projets de l’éternel amour ; jette-toi dans ce fleuve qui descend de l’Infini sur la terre, qui traverse les lieux bénis du Purgatoire, et qui, chargé du poids des âmes, remonte pour se répandre en Dieu.