Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/211

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Pourquoi, pourquoi enfin cette parole qui décèle l’Infini : Ubi abundavit delictum superabundavit gratia ? Puisque ce pécheur devient si cher à Dieu, il est tel certainement aux yeux d’un père qui ne veut pas perdre un seul de ses fils ; mais il est tel, en outre, aux yeux de Celui qui considère de quel abîme remonte le pécheur afin de trouver la lumière ! Il est tel aux yeux de Celui qui découvre ici l’occasion d’épancher jusqu’au fond sa miséricorde ; mais il est tel aussi pour Celui qui, dans tout effort héroïque, reconnaît là un trait de l’Infini !..... L’héroïsme est pour le cœur de Dieu tout aussi doux que l’innocence.

Le saint curé d’Ars a laissé ces douces paroles : Le Sauveur est comme une mère qui porte son enfant sur ses bras. Celui-ci est méchant, il donne des coups de pied à sa mère, il l’égratigne et la mord ; mais la mère n’y prend pas garde, sachant bien que, si elle le laisse aller, il tombera et ne pourra pas marcher seul. De même, le Sauveur, supportant nos violences, a pitié de nous malgré nous.