Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/215

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dessus du sauvage, préférer, au travail qui le ferait vivre, la volupté et la paresse qui le laissent mourir. Les États-Unis du Sud viennent de jeter sur ce fait une triste lumière. L’organe français de l’Unité américaine a laissé tombé cet aveu : « Tout le bienfait que la race nègre va retirer de l’affranchissement, ce sera de disparaître entièrement du sol fécondé depuis deux siècles par ses sueurs. Les esclaves affranchis par le triomphe de l’Union meurent déjà par centaines. »

Pour le nègre affranchi, la liberté consiste à ne rien faire. L’esclavage assurait donc l’existence de l’esclave en le contraignant au travail. En général, là où il y a des esclaves, il faut choisir entre l’esclavage et l’extermination ; à moins que l’on n’appelle le Christianisme à son secours. Le procédé de la Révolution a fait de l’affranchissement une douleur nouvelle, et de la liberté un fléau. La Foi, rétablissant en nous la liberté, c’est-à-dire la force morale, peut seule faire acquérir à l’homme assez de cœur pour que, travaillant de lui-même et produisant sa subsistance, il ne soit plus esclave dans l’essence. Quelque odieux que