Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

force et contentement. C’est vers elle qu’il faudrait maintenant diriger toutes nos pensées.

Que nos âmes s’adressent à la charité active, puisqu’elles n’ont plus la force de chercher du secours dans la contemplation ! Et non seulement la charité guérit tout dans la vie, mais un jour notre place auprès de Dieu sera proportionnée à cet insigne amour.

Il faut donc répéter à ceux qui s’arrêtent au triste point de vue d’Homère : Ne nous plaignons ni de la mort ni de la vie. Le bon sens dit que celle-ci nous est donnée pour recueillir la vie de Dieu, l’Esprit de Dieu. Quelle autre cause que cet Esprit pourrait créer, vivifier et béatifier une âme ? Seul, il peut nous transmettre le don de force et de paix intérieure. Pour accroître en nous l’Esprit Saint, employons donc tous les moyens : la prière qui l’attire, les sacrements qui nous le livrent, l’austérité qui nous le garde, les œuvres, enfin, qui nous l’incorporent et l’accroissent en nous. En possession de l’Esprit Saint, de quoi peut-on réellement souffrir ? La pensée seule de cette possession suscite une force dépassant toute force, une douceur dépassant toute douceur, un courage à l’égal de tous les héroïsmes.