Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/251

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chair infime, réjouiront ce cœur, étonneront les cieux eux-mêmes par des prodiges d’héroïsme et d’abnégation..... Les théologiens n’ont-ils pas affirmé que les martyrs, les vierges et les docteurs sont revêtus au Ciel d’une gloire si grande, que leur éclat reluit au milieu même des chœurs des anges ? Sans la rédemption, savons-nous en outre si la Reine immaculée des anges et des saints serait issue de notre chair ?.....

Mais de tels profits, on le voit, sont encore recueillis par la nature humaine.....


Toutefois, Dieu voulut créer l’homme bien, c’est-à-dire en pouvoir de ne pas pécher. Après cela, il appartenait à l’homme, assez faible pour se laisser choir jusque vers ses racines, de se reprendre en sous-œuvre dans le tréfonds de la douleur. Mais alors la tige brisée, la plante couchée à terre va repousser en tirant désormais sa sève de la miséricorde et de la grâce. De cette manière, c’est l’homme qui a accepté le genre d’épreuve que la douleur impose, en même temps qu’il est entré dans les fins dont elle accroîtra ses mérites.