Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu fit l’homme, l’homme fît le mal, personne ne fît la douleur : elle naquit de l’infirmité ou de l’indignité propre à l’être créé, qu’un amour inouï appelle à l’existence incomparable.....

Aussi Dieu toléra la douleur, soit pour déterminer cet effort de patience qui agrandit ici-bas les âmes, soit pour abattre leur orgueil par des anéantissements successifs, soit enfin pour leur épargner la douleur, plus tard inévitable, qu’encourt une brutalité qui sera éprouvée à la flamme de la Perfection éternelle.....

Ne croirait-on pas alors que la Chute a été comme laissée à la libre disposition de l’homme ? Aussi la Rédemption fut dite, en quelque sorte, contemporaine de la Chute, car, aussitôt après celle-ci, la réparation fut entreprise et commencée par les promesses de Dieu et par la Foi en de telles promesses.

Assurément, dans l’ordre créé pour Adam, au lieu d’aller du mal au bien par des efforts quelquefois héroïques, l’homme pouvait, par une action plus angélique, aller paisiblement du bien au mieux. Mais nous savons combien il fut loin