Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/31

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dont les sentiments ne peuvent répondre à leur délicatesse maladive ?

On ne saurait non plus perdre de vue la foule toujours croissante sur laquelle le travail industriel, journellement lié à la misère, s’appesantit de toute la force de sa loi. Ne faut-il pas expliquer à ces âmes déconcertées le but divin de l’héroïque effort que le travail ici-bas impose quotidiennement à l’homme pour le régénérer, le tirer de lui-même et le conduire, purifié, à ses destinées surprenantes ? Si nous pouvions apercevoir ce qui se passe à notre égard dans l’autre vie, lorsque, par la vertu, par le travail ou par l’effort, nous combattons dans celle-ci, nous serions saisis d’une extase qui nous ravirait le mérite. Mais il faut en savoir quelque chose quand la volonté se cabre, ou quand l’esprit, se faisant plus grand que le cœur, ne pense plus à l’éclairer, et ne sait plus le retirer des chemins qui confinent au désespoir.


Or, si ce livre, ô lecteur, te fraye un passage vers la lumière, profites-en pour monter de toi-même où ne sut point aller l’auteur. Car ce dernier n’écrit pas pour les saints, mais bien plutôt pour ceux qui, tout aussi