Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/47

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La volonté se couche-t-elle dans la paresse ? la douleur pèsera sur elle de tout son poids, l’obligeant à soutenir un fardeau que cette fois elle ne peut rejeter. Le cœur se ferme-t-il dans l’orgueil ? la douleur saura le rouvrir jusqu’au fond, et en faire couler des sources abondantes de pleurs.

La douleur martèlera la volonté jusqu’à ce que celle-ci revienne prendre d’elle-même l’exercice de sa loi ; et elle brisera le cœur jusqu’à ce que celui-ci tombe de lui-même dans l’attendrissement que demande l’amour. La douleur courbe l’être, mais en réveillant son énergie de réaction. Il semble que la vie ait besoin de se voir comprimée comme un ressort pour retrouver sa force !

Enfin, la douleur amènera la patience ; or, la patience est le triomphe de la volonté. La douleur amènera le renoncement ; or, le renoncement est le triomphe de l’amour. Par le moyen de la douleur, la liberté et l’amour rentrent en l’homme avec toutes leurs racines, avec toutes leurs branches ; le cœur et la personnalité reprennent leur élan vers la vie absolue. Et celui qui laissait