Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/80

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qu’elle est pour vivre éternellement en un Autre.

Libre et sans bornes, la volonté voudra d’abord se mouvoir sans contrainte et comme dans l’empire de l’esprit. Prenant conscience de soi-même, le cœur voudra d’abord s’y concentrer, pour aimer ce qu’il vient de saisir de l’être. Paresse et égoïsme, tel est l’homme en son germe.

Volonté, essence pure, comment inventer ici-bas un obstacle auquel on puisse te lier, et qui t’enferme dans la lutte ? Et toi, flamme d’amour, comment trouver dans ces sphères un attrait qui puisse t’éveiller et qui te décide à aimer ?

Là, le génie de la création ! La volonté sera liée à son contraire, le corps ; et le cœur, à ce qui lui est semblable, l’amour ! L’inertie, appelée à former une enveloppe à notre âme, attachera sa lourde chaussure à l’ardente volonté, pendant que l’innocente matière prendra la forme des choses qu’ambitionne le cœur !

L’espace est placé devant l’une, le temps est placé devant l’autre. Ô merveille : l’acte et l’amour existeront !

Volonté, volonté, tu ne peux plus être sans