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Page:Blandy - L Oncle Philibert.djvu/289

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mots : « Reviens, mon cher Vittorio. » La phrase était terminée par la grosse écriture de Claude Chardet, qui avait ajouté : « Pour notre bonheur à tous. »

« Non, vraiment, disait quinze jours après Vittorio à l’oncle Philibert, qui était allé chercher ses deux élèves à Lausanne et qui les ramenait à Uchizy, je ne sais ce qui pourrait ajouter quelque chose à mon bonheur. Il me semble que je fais un rêve ; je ne puis me figurer que je vais revoir les Ravières et tous ceux que j’aime. Non, personne ni rien au monde ne saurait ajouter à ma joie. »

Vittorio parlait là en être reconnaissant des bienfaits de la destinée, et capable de les apprécier, pour avoir su ce que sont les revers ; mais, avant la fin du voyage, cette sorte de défi qu’il portait au sort fut relevé et gagné par cette bizarrerie des coïncidences qu’on nomme le hasard.

Comme ils attendaient à Mâcon la correspondance du train qui devait les conduire à Uchizy, Paul remarqua un homme d’une soixantaine d’années, vêtu d’étoffes anglaises, qui parcourait la gare d’un air affairé en prenant des informations de tout côté.

« Voilà un touriste, dit-il à Vittorio, qui vient visiter la France en curieux. Je n’aime pas à voir des étrangers chez nous dans ces tristes moments.

Mais celui-ci a une physionomie excellente, répondit Vittorio, et il n’a rien de la raideur anglaise. Tiens ! le voilà qui parle le premier à l’oncle Philibert. ».

En effet, l’étranger, qui venait de prendre son billet immédiatement après Philibert Chardet, avait abordé celui-ci avec beaucoup de politesse pour lui demander des indications sur la gare d’Uchizy, où il se rendait sans connaitre le village, et parce qu’il avait entendu l’oncle Philibert demander trois billets pour cette destination.