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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/20

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rance et une misère profondes, d’où sont sortis pour eux l’abrutissement et l’esclavage.

Jusqu’ici, les nations les plus civilisées n’avaient pu se défendre de la ruine et des malheurs qui suivaient toujours les querelles entre les souverains. Aujourd’hui, une pénible et longue expérience a appris quel cas il fallait faire de la guerre, cette puissance des temps passés ; on a évalué ce que coûtait la victoire, et on sait ce que valent les lauriers. La guerre a été déclarée à la guerre ; les peuples, au lieu de s’entre-tuer pour des querelles de famille, se sont rapprochés dans un intérêt commun, et les conquêtes paisibles et fructueuses de la science ont remplacé la vaine gloire des combats, toujours ternie par le sang qu’elle a coûté.

À chaque transformation que la société éprouve en passant à travers les siècles, se présentent de nouvelles questions à résoudre. Nous avons vu l’année dernière dans notre étude de l’économie politique chez les peuples anciens, combien leurs législateurs et leurs sages étaient préoccupés des phénomènes qui venaient à certaines époques compromettre leur organisation politique. Combien de révoltes d’esclaves, de rébellions de peuples tributaires, ne sont pas venues agiter péniblement les veilles des administrateurs d’Athènes et de Sparte ? La retraite du peuple romain au Mont-Sacré, la révolte de Spartacus à la tête d’une armée de plus de deux cent mille esclaves, ne sont-elles pas de grandes questions économiques