Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/104

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dront-ils la concurrence avec des prix de revient augmentés de 20 à 25 pour cent ?

Il en est donc, vous le voyez, d’une loi pour fixer la durée du travail, comme de celle qui interdirait l’emploi des machines ; elles sont également impossibles parce qu’elles ne peuvent être générales. Cette mesure ne peut être applicable qu’au travail des enfants, et c’est une question sur laquelle je reviendrai elle ne l’est pas à celui des hommes qui auraient le droit de dire : « En m’empêchant de travailler au-delà des heures fixées vous me privez d’un supplément de salaire dont j’ai besoin ; vous me faites mourir de faim pour me laisser reposer. » Je sais bien qu’il est cruel pour tout homme de cœur qui pénètre dans une fabrique, de voir écrit en traits de souffrance, sur le visage des malheureux qui y sont enfermés tout le jour, les conséquences funestes d’un système manufacturier poussé à l’excès. Je comprends parfaitement qu’en présence de la misère dont cette population ouvrière si nombreuse porte la livrée, on se prenne à vouloir une solution immédiate à cette question de haute politique et d’hygiène générale, mais je le répète, cette solution est plus difficile à trouver qu’on ne le suppose ; parce que, à côté du soulagement qu’on espère donner au malheur, se trouve le mal certain que l’on causera à ceux dont on prétend adoucir la position.

Les plaintes élevées contre les machines ne se sont pas fait entendre seulement de nos jours ; Montesquieu lui-même s’en rendit l’écho, voici ce qu’il disait à propos des moulins à eau : « Les ma-