Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/109

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que les pays où les machines sont les plus nombreuses et les plus perfectionnées sont ceux aussi qui ont le plus de population, et chez lesquels son accroissement est le plus rapide, ainsi qu’on le remarque en Angleterre et en France. Dans chacun de ces pays la population industrielle a plus rapidement augmenté que la population agricole ; c’est ainsi que Glasgow, Liverpool, Manchester, Birmingham, ont vu doubler et tripler depuis 25 ans le nombre de leurs habitants[1]. Il en a été de même en France dans toutes les villes d’industrie à St Quentin, Mulhouse, Reims, St.-Étienne, Rouen[2] etc. J'ajouterai encore : Les villes manufacturières sont mieux bâties, mieux pavées, mieux éclairées que celles qui n’ont pas d’industrie, les connaissances spéciales et l’instruction y sont plus généralement répandues que partout ailleurs.

Toutes les sciences, tous les arts ont participé

  1. « La seule paroisse de Manchester a vu s'élever sa population de 41,032 habitants en 1774, à 270,961 en 1831 ; Liverpool de 34,050 en 1770, à 165,175 ; Glasgow de 28,300 en 1763, à 202,426.

    Au commencement du règne de George III, en 1760, toutes les manufactures de coton réunies de la Grande-Bretagne, n’occupaient pas plus de 40,000 personnes. Les machines sont inventées, elles donnent à un seul homme, le moyen de produire autant de coton filé que 250 ou 300 en eussent produit antérieurement, et au lieu de diminuer le nombre des ouvriers employés, elles l’élèvent à 1,500,000, c’est-à-dire 37 fois plus qu’avant leur création. »

    (Histoire des manufactures de coton dans la Grande-Bretagne, par Ed. Baines.

  2. Population en 1789 1836
    de St-Quentin 9,018 20,570
    St-Étienne 28,392 41,534
    Rouen 64,922 92,083

    Notes du R. — Ad. B. (des V.)