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à son égard le rôle de conseil, et nous lui adressons les mêmes avertissements qu’à un homme qui dépenserait tout son bien en aumônes faites aux premiers venus, et se mettrait par là dans l’impossibilité de soulager des malheurs véritables, en se plaçant lui-même dans la misère. Au reste, Messieurs, vous allez juger, pièces en main, quelle est la plus utile et la plus louable, de la générosité qui calcule, ou de la bienfaisance aveugle.


hôpitaux, hospices, bureaux de bienfaisance.


En 1789, il y avait en France, d’après M. de Necker (Administrat. des finances de la France), 800 hôpitaux, disposant d’un revenu de 18 à 20 millions de francs.

En 1833 le nombre des hôpitaux et hospices était de 1329 ; ils ont reçu 579 000 personnes et dépensé une somme de 53 millions de francs. Pendant la même année, des secours ont été distribués à 695 632 personnes, par 6 275 bureaux de bienfaisance, qui ont disposé d’une somme de 10 millions 315 746 francs !

Cette première question des hôpitaux et des hospices soulève d’assez grandes difficultés. Chaque année, le nombre des demandes d’admission dans les hospices augmente, et les dépenses de ces sortes d’établissements absorbent plus de la moitié (33 millions de francs) des ressources que la charité publique affecte au soulagement du malheur. Or, vous savez quelle est la différence qui existe entre les hôpitaux et les hospices : les premiers sont des lieux sacrés, où n’habite que la souffrance, où