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l’ouvrier laborieux, blessé dans ses travaux, ou sa compagne épuisée par une tâche au-dessus de ses forces, vont chercher un adoucissement à des maux trop cuisants : l’hospice, au contraire, est le port où l’imprévoyance, l’inconduite vont chercher un refuge ; c’est là où l’homme qui n’a jamais su s’imposer une privation pour s’assurer un morceau de pain, où la femme dont la vie s’est passée dans les plaisirs et l’insouciance, viennent recevoir une solde de retraite que des services plus consciencieux devraient seuls mériter. On a pénétré dans ces asiles, on y a porté les lumières de l’analyse ; on a dressé, en quelque sorte, une biographie de chacun de leurs habitants et un historique des causes qui les y ont conduits, et on a trouvé que si un certain nombre d’entr’eux étaient dignes des secours que la société leur donnait, il s’en trouvait d’autres qui l’étaient beaucoup moins.

Frappés de cette différence entre les droits des pensionnaires des hospices et des hôtes passagers des hôpitaux, l’administration et les hommes qui s’occupent de ces matières se sont demandés s’il ne serait pas nécessaire, sinon de réduire le nombre des hospices ou des lits qu’ils renferment, de poser tout au moins des limites à leur multiplication et à leur envahissement. Certes, Messieurs, si, par des circonstances qu’il n’est donné à personne de prévoir, mais dont, du moins, on peut admettre un instant la possibilité, nous étions conduits à l’obligation de faire un choix entre les hôpitaux et les hospices, notre détermination, la mienne, du moins, serait bientôt prise, et je