Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/184

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vail. Armé de cette monnaie, qui se divise à l’infini, le fermier peut acheter, à son tour, tout ce dont il a besoin, habillements, livres, instruments, outils, vivres, car souvent il n’en récolte pas de toutes sortes. Il en est de même pour le tailleur, le bottier, le boucher, le boulanger, etc.

On a été conduit à choisir les métaux précieux, l’or et l’argent, pour fabriquer les monnaies, par plusieurs raisons. Ils ont la propriété d’être inoxidables, de pas s’user par le Frai (on frottement), ou du moins de ne s’user que fort peu, d’être divisibles à l’infini[1] ; enfin, à fort peu d’exception près, ils ne servent pas à d’autre usage ; les ornements d’église qui en employaient autrefois d’énormes quantités, n’en consomment plus que fort peu aujourd’hui. Quant à leur qualité de marchandises, qu’un grand nombre d’écrivains, et à leur suite, des peuples et des gouvernements ont prétendu leur dénier, personne aujourd’hui n’oserait plus la leur refuser.

L’or et l’argent sont des marchandises aussi bien que le fer, le cuivre, la bouille, qui, comme eux, sont tirés du sein de la terre. La valeur qu’on leur reconnaît représente celles qui ont été dépensées,

  1. Suivant M. Pelouze fils, essayeur à la monnaie de Paris, l’argent est susceptible d’être réduit en feuilles si minces, que 8000 de celles-ci, superposées les unes aux autres, ne composent pas ensemble plus d’une ligne d’épaisseur : les fils qu’on peut en étirer offrent une telle ténuité qu’il suffirait d’environ 16 kilog. de ce métal pour se procurer un fil continu, capable d’entourer le globe terrestre. Un fil d’argent d’un millimètre de diamètre peut supporter sans se rompre un poids de plus de 21 kilog. Notes du R. — Ad : B. (des V.)