Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ce soir, nos recherches sur le numéraire métallique, et terminons d’abord, par quelques chiffres, ce qui a rapport aux métaux proprement dits. Je vous citerai, comme continuant ce que je vous disais tout à l’heure, relativement au caractère de marchandise qu’on ne peut dénier à l’or et à l’argent, la variation des rapports entre ces deux métaux par suite de l’abondance ou de la rareté de l’un d’eux. L’argent étant pris comme étalon, nous voyons :

Qu’en Europe le rapport est, tantôt :: 14 : 1
et tantôt :: 14,5 : 1
qu’à la Chine il est :: 13,5 : 1
au Japon :: 9 : 1

Un savant étranger, M. de Humboldt, nous fournit encore d’autres renseignements. Suivant lui, l’or serait 45 fois plus rare que l’argent ; ce chiffre infirmerait ceux que je viens de vous citer, si je ne plaçais, à côté de cette énorme différence, 9 et 14 à 45, une explication fort simple et très catégorique. Réellement 45 fois plus abondant que l’or, l’argent a cependant une valeur triple de celle que ce rapport semble lui assigner, parce que son utilité industrielle, beaucoup plus grande que celle de l’or, le fait rechercher pour une foule d’emplois ; or la demande est, vous le savez, l’un des éléments qui concourent à former le prix et à assigner une valeur aux choses. M. Jacob a estimé (On precious metal) la quantité d’argent absorbée par l’argenterie en Angleterre à 150 millions de francs.

Si, des métaux qui forment la matière première