Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/211

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banques du monde ; supposez que nous sommes 100 actionnaires à 1 million. Cette banque prendra le papier de ceux qui s’adresseront à elle s’il a 3 mois et 3 signatures, et elle leur donnera en échange un billet d’une forme particulière et qui sera pour elle un engagement de payer 1000 fr. si vous voulez, au porteur et à vue. Mais me dira-ton, pourquoi donnez-vous un billet en échange d’un effet de commerce que vous avez escompté. Si la personne qui s’est adressée à vous a besoin d’arpent, elle viendra se le faire rembourser tout de suite. Pas du tout, Messieurs ; cette personne ne recevra point un billet dans un bureau pour aller en toucher le montant dans le bureau voisin, parce que le billet de 1000 fr. est commode, facile à transporter et à cacher, et qu’on est toujours sûr de l’échanger pour 1000 fr. à cause de la confiance que tout le monde a dans la solvabilité de la Banque. Aussi ne cherche-t-on à échanger un billet que lorsqu’on a besoin de fractionner la somme pour de petits paiements. Encore dans ce cas la Banque peut-elle donner des coupons de 500 fr. et même de 250 fr. en province ; ce sont ces petits billets qu’on échange de préférence.

Dans quelle proportion la Banque peut-elle émettre des billets relativement au numéraire qu’elle possède ? En se basant sur des observations de plusieurs années, et en comptant le nombre des remboursements qui se sont faits terme moyen dans les tems ordinaires, bien que les dépenses puissent varier d’après une foule de circonstances, on a vu qu’on pouvait émettre des