Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/216

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parlement anglais ont défendu l’émission dans le Royaume-Uni de billets au dessous de 5 livres (125 francs) ; une mesure semblable sera prise en Amérique lors de la reconstitution des banques, qui ont été violemment ébranlées par la dernière crise, à laquelle leur imprévoyance a donné naissance. Nous n’avons pas à craindre en France de semblables abus, les billets n’y sont pas trop petits ; ils n’y sont pas non plus trop nombreux ; peut-être même avons-nous trop resserré les bases du crédit que les Américains avaient trop élargies ; car on peut dire qu’une banque qui, sur une masse d’escomptes de 800 millions de francs, n’a qu’un effet de 200 francs en souffrance, et dont encore le recouvrement n’est pas désespéré, ne prête guère qu’à ceux qui n’ont pas besoin, en un mot, ne remplit pas sa mission, et ne rend pas au commerce, à l’industrie et à l’agriculture tous les services qu’ils seraient en droit de lui demander. Depuis quelque temps du reste, une concurrence, puissante parce qu’elle joint l’intelligence à la force, et la volonté de faire le bien à la faculté de l’accomplir, a déterminé dans la banque de France quelques réformes qui ne s’arrêteront pas là.

Je bornerai là les considérations sommaires que je voulais vous soumettre sur les effets que le crédit et les banques ont eus sur notre société moderne ; elles suffiront pour vous expliquer certains phénomènes dont vous ne vous étiez peut-être pas rendu un compte bien exact. Vous avez vu en effet qu’en multipliant les capitaux, le crédit avait fait augmenter le prix des choses et diminué les reve-