Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/233

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à la banque générale la perception des revenus, et réserver à l’état les profits de cette perception. On pouvait aussi donner à cette même banque le soin de solder les dépenses ; au moyen de la correspondance de ses bureaux ; elle obtenait ainsi l’administration de tous les deniers publics. Ces traitants auxquels on affermait les impôts, faisaient payer à l’état un intérêt énorme, quand il avait besoin d’avances. Elle pouvait escompter l’impôt comme elle escomptait les lettres de change, et le faire à un taux d’autant plus modique, qu’en augmentant la masse du numéraire elle aurait fait baisser l’intérêt. On pouvait encore la charger du soin des emprunts, et se sauver ainsi des usuriers. Ce n’est pas tout : le système des monopoles étant généralement admis en Europe, et tous les commerces se faisant par compagnies privilégiées, auxquelles les gouvernements abandonnaient, moyennant une légère somme, ce droit d’exclusion ; la même banque générale pouvait bien avoir le privilège des différents commerces, et joindre à ses immenses attributions celles du négoce. Réunissant ainsi les profits de l’escompte comme banque, ceux de l’administration comme fermière des revenus publics, ceux enfin du commerce comme compagnie privilégiée, elle pouvait diviser son énorme capital en actions, et leur répartir ses profits. De cette manière, elle aurait offert son papier à ceux qui voulaient une monnaie circulante, et ses actions à ceux qui voulaient un placement.

« Tel est le système conçu par Law ; système qui ramenait à un seul et unique crédit, le crédit privé