Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/236

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de la confiance et la communiquèrent. On commença à se fier à ce papier si facilement réalisable en argent, et on aima à s’en servir à cause de la promptitude qu’il introduisait dans les paiements. Il avait surtout un avantage extrêmement senti, c’était d’être payable en monnaie fixe, la continuelle variation des monnaies était cause qu’on ne savait jamais d’après quelle valeur on traitait. En stipulant en billets, on savait que c’était en écus du poids et du titre, du 2 mai 1716. Ce fut une raison puissante pour tout le monde de stipuler ainsi, et de venir même à la banque déposer de l’argent pour avoir des billets. Les étrangers qui n’osaient plus traiter avec Paris, à cause de cette incertitude des valeurs, stipulèrent aussi en billets et recommencèrent leurs affaires avec la Francs. La circulation commença à se rétablir : le taux modéré de l’escompte eut aussi la plus heureuse influence. On vit l’usure diminuer et le crédit se rétablir. Enfin, en moins d’un an, tous les effets prédits par Law furent réalisés. »

Un édit d’avril 1817, étendit les relations de la banque au dehors de Paris, et fit pénétrer les billets dans les provinces, en ordonnant aux fermiers de les recevoir en paiement des impôts, et aux dépositaires de fonds publics de les payer en espèces à présentation. Il devint dès lors inutile de faire voyager les espèces ; les remises de Paris sur la province et réciproquement se firent au moyen de billets, et une masse considérable de numéraire vint augmenter la réserve métallique de la banque.

Le succès de cet établissement fut aussi grand