Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/243

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monnaies, qui n’avaient plus cours et dont la variété jetait le trouble et l’incertitude dans l’esprit des négociants.

Une vente était-elle faite, il fallait avoir grand soin de stipuler la monnaie qui devait être donnée en paiement, et faire, pour se rendre un compte exact de l’opération des calculs fastidieux, ou courir la chance d’être payé en pièces d’un titre défavorable. Avait-on seulement un sac d’écus, il fallait des triages à n’en plus finir pour en apprécier le contenu.

Toutes ces incertitudes tous ces calculs d'alliages, tous ces détails dont les achats et les ventes se trouvaient surchargés et qui entraînaient des discussions, des erreurs et des fraudes continuelles, firent rechercher un remède à une organisation aussi vicieuse des agents de la circulation.

Ce fut dans ce but qu’on songea à adopter une monnaie légale ou pour mieux dire officielle et que l’on fut conduit à traduire la valeur de toutes les autres en cette monnaie d’adoption, qui porta bientôt le nom de monnaie de banque. On organisa dans les villes centrales des magasins, des banques dans lesquelles furent déposés les lingots et les monnaies d’or et d’argent de tous titres et de tous poids. Après avoir pesé et essayé chaque dépôt, on donnait au propriétaire un certificat constatant qu’il avait remis une somme déterminée de florins, en espèces reconnues bonnes ; et on lui ouvrait en même temps un compte au