Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/244

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crédit duquel on portait la valeur des lingots ou des monnaies déposées. Maintenant, cet individu avait-il à payer une certaine somme à un autre négociant, il donnait à celui-ci une délégation sur la banque qui lui transférait une partie de la créance du premier dépositaire. Supposons que ce dernier avait remis à la banque pour 100,000 florins, et qu’il en avait passé 10,000 au nouveau porteur, et qu’il faisait avec neuf autres de ses créanciers la même opération ; vous voyez qu’il disparaissait complètement des registres de la banque, que les nouveaux propriétaires lui étaient substitués et de plus que les divers paiements étaient effectués sans le concours apparent des espèces et des monnaies dont le maniement avait, vous venez de le voir, tant d’inconvénients.

C’est ainsi qu’on parvint à n’avoir plus besoin d’espèces que pour faire les appoints ou solder de petites sommes sans importance. Le commerce trouva dans cette Institution d’immenses avantages consistant : dans une sécurité complète à l’égard de la valeur réelle des monnaies, les plus mauvaises devenant entre les mains de la banque un lingot sans reproche ; dans l’économie du temps perdu autrefois pour peser et éprouver les pièces et faire les paiements ; dans la suppression du transport et de la conservation d’une espèce de marchandise fort lourde, incommode ou convoitée par les voleurs.

Mais où donc était le profit de la banque ?… Chaque transfert était soumis à un droit à peine sensible pour celui qui le payait ; et comme ce