Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/261

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vèrent le projet de loi dont je vous ai entretenu, et que j’ai vivement critiqué, parce que si les observations faites par les financiers belges sont exactes, les déductions qu’ils en ont tirées me semblent fausses.

Sans doute l’or disparait de la circulation et se réfugie chez les changeurs ; mais pour quelles causes ? Parce que les billets de crédit des banques et des particuliers servent à faire les paiements qui se soldaient autrefois en or ; et que celui-ci n’est plus recherché que par les voyageurs, les militaires, etc., qui le trouvent chez les marchands changeurs.

Sans doute l’or monnayé jouit d’une prime ou agio ; mais cette prime varie suivant les besoins ; c’est à dire qu’elle augmente parce que l’or est plus recherché toutes les fois qu’une crise commerciale ou financière altère le crédit et déprécie les billets des banques ; ou qu’une guerre extérieure envoie au dehors un plus grand nombre de soldats et d’employés des administrations et des armées, dont les services se paient en monnaie d’or, beaucoup plus facile à transporter que l’argent et qui a cours partout.

La prime diminue au contraire lorsque la paix rétablit les communications, et que la prospérité fait renaître la confiance qui met le papier-monnaie au pair de la monnaie métallique.

Les circonstances qui influent ainsi sur le rapport de l’or à l’argent, et sur la prime dont jouit le premier, étant, comme nous venons de le voir, essentiellement variables, il en résulte naturelle-