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sont trouvés avoir dans les chambres et dans l’administration, le pouvoir entre les mains, ne s’en sont pas servis pour la soulager ; se sont bornés à faire rendre pour la grande culture qui les intéressait particulièrement quelques mauvaises lois sur les bestiaux et sur les laines ; lois dont ils ont été les premiers à souffrir, ainsi que quelques-uns ont eu depuis la bonne foi de le reconnaître.

Quant au reste des cultivateurs qui n’ont ni prairie ni herbages, ni bœufs ni moutons, et qui ont plus souffert des lois soi-disant protectrices de l’agriculture comme consommateurs, qu’ils n’y eussent gagné comme producteurs, si leur effet eût été tel qu’on l’attendait ; rien n’a été fait pour eux. Et cependant en prenant ceux qui paient 20 fr. d’impôt foncier et au-dessous, on voit qu’ils sont au nombre de 8 471 656, dont 5 205 411 paient moins de 5 fr., contre 46 557 payant 500 fr. et au-dessus[1] !

En parlant tout à l’heure de ce qu’il fallait à l’agriculture, j’ai indiqué les routes qui lui sont de la plus impérieuse nécessité et qu’elle n’a pas. C’est vraiment une chose difficile à concevoir que depuis 30 ans que l’on ne cesse de faire et de projeter des routes pour tous les coins de la France, la fatalité ait voulu qu’on ne songeât qu’aux besoins de l’industrie et du commerce ; et que ceux non moins légitimes de l’agriculture aient toujours été oubliés.

Et cependant sans routes économiques rapi-

  1. Les propriétaires payant 500 fr. et au-dessus sont aux parcellaires de 0 à 20 fr. :: 11|20 : 100.