Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/275

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des et multiplées, l’agriculture ne peut porter ses denrées, presque toutes de nature encombrante sur les marchés où elles trouveraient un bon placement. Chaque pays de grain ne peut vendre que dans un rayon limité à cause des frais de transport, qui sont assez considérables pour que les consommateurs de Marseille aient plus d’avantages à recevoir de blé étranger chargé de droits, que celui de Chartres ou d’Étampes. C’est encore par les routes et les transports, que s’explique la différence de prix que nos constructeurs de navires trouvent à faire venir un sapin du Jura, que de la Norwège ou du Canada.

Dans ces derniers temps enfin l’administration a compris tous les bénéfices que le pays en général retirerait d’un système de routes perfectionnées ; et l’agriculture spécialement, d’un développement considérable des chemins vicinaux et de grande communication. La loi qui a été présentée et votée dans ce but offre encore quelques imperfections, mais elle est déjà un grand progrès, dont la réalisation a malheureusement rencontré plusieurs fois des obstacles. Ici ce sont les agents voyers ou les piqueurs qui manquent, là les cantonniers ou les pierres ; ailleurs enfin ce sont les communes elles-mêmes qui se refusent à voter les fonds nécessaires pour couvrir les dépenses, et que les préfets sont obligés d’imposer d’office leur faisant ainsi du bien malgré eux.

Les routes et les chemins sont pour l’agriculture des instruments précieux, mais ils ne suffisent pas seuls pour créer la richesse ; il faut avant de les