Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/47

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nus la proie que se sont partagée quelques intrigants et au lieu de servir à une reproduction avantageuse pour tous, ils ont été détruits par une consommation improductive.

L’emploi que l’on peut faire des capitaux varie tellement, qu’il importe de savoir quel est celui que l’on doit préférer. Dans une société bien organisée, au moins sous le rapport économique, les capitaux trouvent presque toujours un placement sûr et productif ; dans le cas contraire, ils se consomment inutilement et sans donner lieu à la création d’une autre valeur.

Voyez la Hollande : dans ce pays, la plus petite économie trouve un placement ; elle se groupe, s’associe, s’accroît par la puissance de l’intérêt composé. Les habitations sont commodes et bien tenues les routes sont bornées ; on voit que des hommes industrieux et travailleurs ont fixé dans ce lieu leur demeure ; tout y est en harmonie, les individus, comme les gouvernants sont gens d’affaires et ne négligent rien.

Jetez un regard sur l’Italie. Le pays est superbe, la nature est généreuse, le soleil et la terre fertiles. Tous ces biens sont perdus cependant, parce que les capitaux ne viennent pas les mettre en œuvre. L’habitant est sobre, et par conséquent, il lui serait facile d’épargner, de former le noyau d’un capital, la boule de neige qui va toujours grossissant. Et tout cela est inutile parce qu’on n’a pas dans ce pays l’habitude de l’épargne ; elle n’est pas dans les mœurs, et on n’y trouverait pas, comme en France, en Angleterre, en Belgique, en Hol-