Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/66

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taux dont ils ont souvent besoin, et qui, dans l’état actuel, vont de préférence vers le trésor, parce qu’il paie plus cher que tous les autres. À ces intérêts déjà nombreux, il faut ajouter encore ceux de tous les consommateurs, qui, par suite de l’activité donnée à l’industrie par l’abondance des capitaux, pourront payer moins cher une foule d’objets dont ils ont besoin.

Les intérêts que la réduction de la rente froisse ne forment que quelques exceptions, et ne touchent que peu de personnes. Les rentiers, qui seuls pourraient avoir le droit de se plaindre avec quelques fondements, n’y sont que fort légèrement intéressés, parce qu’ils seront indemnisés par la diminution des impôts qu’ils paient comme contribuables, et par la réduction du prix des objets dont ils ont besoin comme consommateurs.

Il y aura donc profit pour tous dans l’exécution de cette mesure, qui nous enlèverait ainsi l’un de ces nombreux enfants dont parle l’économiste anglais, et dont nous sommes tous abondamment pourvus ; sous ce rapport encore, nous venons de le voir, les rentiers eux-mêmes y gagneraient.

Je terminerai cette leçon sur le capital, en signalant une faute qui se commet très-fréquemment chez nous, et qui nuit gravement aux progrès de la richesse publique. En France, donc, le grand tort de beaucoup d’industriels et de négocians, c’est de se retirer trop tôt et de ne travailler un instant avec quelqu’activité que pour se retirer aussitôt après. Il n’en est pas de même en Angleterre le père reste avec ses enfants, les aide de ses