Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/74

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n’ont pas comme le vin et le goudron une origine si nettement tranchée ; il y en a même que tous les pays peuvent réclamer comme indigènes, et qui laissent à plusieurs peuples l’espoir d’une nationalité trompeuse. De ce nombre sont par exemple le fer et la houille ; le fer que réclament à des titres différents l’Angleterre, la Belgique, la France, la Suède, l’Espagne et l’Allemagne ; la houille que réclament aussi avec les mêmes droits, la France, l’Angleterre et la Belgique. C’est ici, Messieurs que commencent ces milliers de difficultés que l’économie politique rencontre dans l’application. S’agit-il du fer, par exemple, tous les pays que je viens de vous citer veulent ou espèrent faire mieux que les voisins, et invoquent les douanes pour empêcher, comme on dit, la production étrangère d’envahir le marché national et pour faire par conséquent des infractions à la division du travail

On rirait sans doute si l’on voyait des producteurs vouloir faire du vin en Russie ; mais on ne rit plus quand on voit qu’ils veulent fabriquer du fer en France, cher d’abord et puis à meilleur marché, et l’on cherche si les douanes en imposant des sacrifices à la nation, ne parviendront pas à la doter d’une nouvelle industrie. Là est, je vous le répète, la véritable difficulté pour l’économie politique pratique.

Vous avez observé que soit par hasard, soit par une circonstance particulière, quelques peuples sont parvenus à se faire d’une industrie commune à plusieurs autres une spécialité nationale, pour