Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/86

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tions mercurielles auxquelles l’ouvrier était exposé ; mais aujourd’hui on établit des fourneaux d’appel et des vitrages séparant de l’ouvrier les pièces chargées d’or et de mercure qu’il expose au feu, qui le garantissent de tout danger.

D’un autre côté l’on est en droit de dire que les ouvriers les plus intelligents sont ceux qui sont le plus en contact avec les machines, à moins qu’ils ne soient trop encombrés et mélangés, c’est-à-dire de sexes différents, et à moins qu’ils ne soient trop jeunes ; car les ouvriers saisissent ce qu’il y a de plus ingénieux dans les machines. Je n’en citerai pour preuve que les ouvriers de Paris exerçant 40 à 50 industries différentes et produisant pour 500 à 600 millions de produits avec des machines simples. Cette brillante industrie parisienne est le résultat de la division du travail et pourtant elle n’a pas d’égal en Europe. Tout le monde fait ses commandes à Paris, parce qu’il y a ici une atmosphère d’intelligence, d’enthousiasme et d’émulation que les ouvriers n’ont point ailleurs et qui abandonnerait les Parisiens s’ils voulaient travailler isolés où s’ils s’en allaient à la campagne.

Mais, il faut le reconnaître, la division du travail n’est point encore aussi bien organisée en France, dans les grandes industries, comme en Angleterre et même comme en Hollande et en Belgique, où l’on peut voir les manœuvres industrielles s’exécuter dans un ordre tout-à-fait militaire, comme cela se passe sur un navire. Personne ne perd son temps par des changements de place. Tout est réglé ; et toutes les attributions